Et là... Patatras. On a droit au pire navet du genre jeu multi-trucs de l’année 1985 (et peut-être de la décennie) : il y a pourtant de bons ingrédients avec : une partie à la Spy Vs. Spy, une partie genre course auto dans un labyrinthe en 3D avec une carte vue du dessus (carte qui a de toute évidence servi plus tard de modèle à GTA...), une partie à la Mission impossible, autre hit à l’espion agile vu de côté, et j’en passe... Les références semblent donc à propos et les recettes suivies sont éprouvées.
Oui mais voilà, le tout est bien nul. On dirait que le programmeur a reçu l’injonction de nous pondre le jeu en 5 jours (et non 7, pour éviter toute comparaison disproportionnée qui pourrait choquer les plus bigots d’entre vous... Je déconne : il n’y a pas de ça chez nous) Ou alors, ce dernier aura été inspiré plus que de raison par le nom de l’auteur des romans mettant en scène l’agent double-zéro. Parce que, vous l’aurez compris et ce sera notre proverbe du jour en guise d’introduction à la conclusion qui s’impose d’elle-même : dans Fleming, il y a flemme...
En somme, A View to a Kill (habilement retitré Dangereusement Vôtre dans nos contrées au langage plus mélodieux et à la prose plus agile) aurait pu être un bon, voire un très bon jeu si la réalisation avait été à la hauteur des ambitions de Domark (mais en avaient-ils réellement au-delà de $$$ ?.. ndr : ciel, je m’aperçois avec stupeur que la Livre Sterling ne figure plus sur mon clavier...). Ou alors, si le jeu était sorti en 1966, mais c’eut été difficile, car le film qui l’a inspiré, lui, n’existait pas encore... Mais nonobstant l’absence de paradoxe temporel dans la triste réalité qui est la nôtre, en l’état A View to a Kill est tout simplement le meilleur simulateur de générique de James Bond actuellement disponible sur Commodore 64 (et vraisemblablement sur ordinateurs 8 bits).
Notez bien que cela seul justifie son acquisition. Et vous aurez une belle jaquette de plus en prime ! Alors, pourquoi hésiter encore ?
Au fait, pour parler d’autre chose, à propos de paradoxe temporel, savez-vous que le modèle qui aurait inspiré Biff Tannen dans Back to the Future II ne serait autre que l’alors jeune et présomptueux Donald Trump ? Tiens, c’est Vladimir Poutine qui doit se réjouir ! God saves America (ou quelque chose comme cela...)