Ces générations se distinguent les unes des autres par un design différent (il est homogène d’un modèle à l’autre et repris pour les périphériques), par un facteur de forme nouveau (la taille moyenne des modèles diminue de manière conséquente au fur et à mesure que la taille des composants diminue), et par des caractéristiques techniques améliorées (notamment, la taille moyenne de la mémoire vive (RAM) augmente).
Publicité pour les ordinateurs Atari sur les chaînes de télévision américaines (1982)
En dépit d’un positionnement commercial incertain à leur lancement, les ordinateurs 8 bits d’Atari connurent un succès non négligeable : près de 2 000 000 d’unités furent vendues entre la fin de l’année 1979 et le milieu de l’année 1985 et, de 1979 jusqu’en 1982, plus d’unités Atari 400 / 800 furent achetées que d’Apple II[1].
Toutefois, les ventes d’Atari 8 bits s’effritèrent rapidement, et ce dès 1983. Les facteurs en sont multiples : le lancement très concurrentiel du Commodore 64 fin 1982, sur un marché de niche encore réservé à un petit nombre, joua un rôle important.
Surtout, l’impact de la concurrence fut renforcé par le relatif désintéressement de la firme Atari pour ses ordinateurs en 1983-1984 (notamment en raison des difficultés financières qu’elle traversait suite au crash du jeu vidéo), puis par les conséquences du rachat d’Atari par Jack Tramiel.
Le lancement d'un modèle 16 bits (l'Atari ST) dès 1985, et la nécessité d'écouler des stocks importants pour rétablir les finances de l'entreprise expliquent à la fois la rapide chute de prix enregistrée sur les modèles Atari XL, le lancement de la gamme XE, et le (relatif) désintéressement des éditeurs de logiciels (notamment de jeux), puis du public pour ces ordinateurs après 1984.
1. Modèles d'ordinateurs
- 1979 : Atari 400 et Atari 800. Le premier possède un clavier à membrane, tandis que le second offre un clavier mécanique, possède plus de RAM (les deux modèles sont extensibles jusqu’à 48 Ko), 2 ports cartouche et une sortie vidéo pour moniteur.
- 1982 : 1200XL : ce modèle possède un nouveau boîtier en plastique beige et aluminium au facteur de forme réduit, 64K de RAM, 2 ports pour manettes, une touche Aide et 4 touches de fonction. Sa compatibilité ascendante n’est pas parfaite en raison d’un nouvel OS.
- 1983 : 600XL et 800XL. Ces modèles remplacent les précédents et ont un design qui reprend celui du 1200XL. Le 600XL possède 16 K de RAM et seules ses versions PAL ont une sortie d’affichage sur moniteur. Le 800XL possède quant à lui 64 K de RAM une sortie d’affichage sur moniteur output. Le BASIC est désormais intégré en ROM et un port d’expansion (Parallel Bus Interface, ou PBI) fait son apparition à l’arrière des machines. Une nouvelle version du 800XL PAL, pourvue d’une puce FREDDIE et d’un BASIC révisé (rev. C) fit son apparition en Europe seulement (800XLF).
- 1985 : 65XE et 130XE. Ils sont pour l’essentiel des 800XLF révisés dans un nouveau boîtier au facteur de forme (et au coût de fabrication) réduit. En outre, le 130XE possède 128K de RAM. Une interface Enhanced Cartridge Interface (ECI) vient remplacer la PBI sur les deux modèles (cette dernière caractéristique est absente des premiers 65XE commercialisés aux USA et au Canada).
- 1987 : XE Game System. il s’agit d’une tentative d’Atari de revitaliser la gamme en la transformant en console de jeux vidéo (pour profiter de l’engouement des marchés pour ce type de machine) : le XE Game System possède un boîtier beige clair avec des boutons colorés et un clavier détachable au toucher semblable à celui des Atari ST.
- 1987 : 800XE. Dernier modèle 8 bits fabriqué par Atari, cette machine réminiscente du 800XL est un 130XE qui ne possède que 64K de RAM. Elle a principalement été commercialisée en Europe de l’Est.
2. Périphériques
Les ordinateurs 8 bits d’Atari ont bénéficié d’une des gammes de périphériques les plus complètes et les plus variées qui soient : le plus célèbre est probablement le contrôleur de jeu ou joystick à un bouton repris de l’Atari 2600. En outre, ces périphériques se sont harmonisés aux différentes générations d’ordinateurs (400/800, XL, et XE) en adoptant le design et les couleurs des systèmes qu’ils devaient accompagner[2]. En voici les principaux commercialisés :
- Modèles 400 et 800 : lecteur-enregistreur de cassettes 410, lecteur de disquettes 810, double unité de disquettes 815, imprimante matricielle 40 colonnes 820, pavé numérique CX-85.
- Modèles XL : lecteur-enregistreur de cassettes 1010 (2 modèles furent fabriqués, au Japon et à Taïwan), unité de disquettes 1050, imprimante couleurs matricielle 40 colonnes 1020, modem 300 bps 1030, tablette tactile CX-77.
- Modèles XE : lecteurs-enregistreurs de cassettes XC11 et XC12, unité de disquettes 5,25’’ XF551, unité de disquettes 3,5’’ XF351, imprimante matricielle 80 colonnes XMM801, modem 1200 bps SX212 (compatible Atari ST).
3. Caractéristiques techniques
Sur le plan technique, les ordinateurs Atari 8 bits ont tous un MOS Technology 6502 comme processeur principal. Cependant, ils se distinguent des autres modèles existant sur le marché —et ce jusqu'à la sortie de l'Amiga, qui fut d'ailleurs conçu par les mêmes ingénieurs— par le fait qu'ils s'appuient sur un ensemble de puces secondaires pour mieux effectuer certaines tâches : ainsi, une combinaison de puces ANTIC et GTIA gère l'affichage graphique, et une puce POKEY gère le son et les entrées/sorties du port série. Ces puces sont directement contrôlées via une série de registres mémoire du 6502 accessible à l'utilisateur.
L'architecture plus complexe des Atari offre un avantage évident : ces 8 bits sont plus puissants que leurs concurrents (notamment, en matière de graphismes) et pouvaient, en théorie, bénéficier de jeux d'une qualité exceptionnelle. À l'inverse, elle a des répercussions sur la programmation en langage machine, celle-ci étant plus complexe que sur d'autres modèles. L'attrait de la simplicité fit que la plupart des programmes commercialisés sur la machine n'exploitèrent pas sa puissance. Cependant, quelques titres de jeux y parvinrent, et ces caractéristiques eurent un impact déterminant sur la fidélité d'inconditionnels de ces modèles.
- Processeur MOS Technology 6502
- Puces secondaires ANTIC (E/S écran), CTIA (premiers modèles), GTIA (affichage), POKEY (son et E/S)
- RAM : 16K, 48K (capacité maximale sur les modèles 400-800), 64K (capacité maximale sur les modèles XL), ou 128K (capacité maximale sur les modèles XE)
- Parallel Bus Interface (PBI) ou Enhanced Cartridge Interface (ECI) (E/S)
- 1-2 ports propriétaires pour cartouches ROM
- 2-4 ports manettes au format propriétaire (Atari DB9)
- Port propriétaire SIO (Serial Input/Output) permettant le branchement de plusieurs périphériques chaînés.
- Atari OS intégré en ROM ; Atari BASIC intégré en ROM sur les modèles 600/800XL et XE ; Atari DOS disponible sur disquette uniquement.
- Affichage en mode texte :
- 40×24 caractères en majuscules/minuscules accentuées.
- Affichage en mode graphique :
- 40×24 car. en 4 couleurs (2 bpp)
- 80×48 car. en 2 (1 bpp) ou 4 couleurs (2 bpp)
- 160×96 car. en 2 ou 4 couleurs
- 160×192 car. en 2 ou 4 couleurs
- 320×192 car. en 2 couleurs (1 bpp).
- puce GTIA seulement : 80×192 car. en 9 couleurs
- logiciel seulement : 80×192 et 80×24 car. en 256 pseudo-couleurs.