Sorti uniquement et tardivement, au Japon et sur console Sega Saturn, ce shooter à défilement vertical ne pouvait se découvrir jusqu’à il y a peu qu’au prix d’investissements démesurés pour le joueur actuel : ce dernier devait d’abord acquérir une console Sega de troisième génération à la norme NTSC-J, soit une Saturn japonaise, soit une européenne pucée ou encore pourvue d’une cartouche Action Replay pour pouvoir lire les titres japonais (comptez 75-150 euros, selon l’état et les accessoires). Ensuite, il fallait trouver et acheter le jeu lui-même (il se vend entre 160 et 220 euros, là-encore selon l’état et la présence ou non de la précieuse Spincard). Et puis, dans le cas d’un joueur sérieux quant à son investissement il fallait ajouter à ça un stick arcade Hori (et hop : comptez 30-50 euros de plus !) et un écran « à tube » (pas facile de trouver une TV cathodique compatible NTSC en 2013 ! Il y en a à tous les prix, de 10 à 100 euros environ...)
En conclusion, on comprend vite pourquoi certains ont acheté une Xbox360 juste pour pouvoir jouer à ce titre sur XBLA, puisqu'il en est sorti une version (qui n'a de) HD (que la résolution) en septembre 2011. Au même moment, d'autres ont revendu leur version du jeu pour Saturn...
Alors, au placard celle-ci et aux nues celle-là ? En fait non, voilà, la version XBox est —comment dire ?— différente...
Attention, je ne veux pas laisser entendre ici qu’elle est inférieure, ni d’ailleurs faire allusion aux différences techniques de cette version (qui quand même été retravaillée avec un grand respect pour le modèle original). Non : je me situe uniquement sur le plan de la jouabilité ou plutôt, de l’expérience de jeu... Il m’est très difficile d’expliquer pourquoi, mais ce jeu difficile semble différent sur XBLA... Le contrôleur, le rayonnement de l’écran, son format, les sons même crient leur différence... La plupart de ceux qui ont pu comparer en détail un jeu émulé avec un jeu original sur plateforme d’origine comprennent de quoi je veux parler... Avec son portage sous forme digitale, R. S. n’est plus tout à fait le même jeu, ce qui —à nouveau— ne veut pas dire qu’il soit inférieur à l’original, hein ? Non, concrètement, ce que ça signifie (pour moi et en toute subjectivité...) c’est que sur Xbox 360, si vous ne connaissez pas ce jeu, vous risquez de vous exclamer : « C’est ça Radiant Silvergun ? », tandis qu’avec l’original sur Saturn, vous vous exclamerez : « Oooh... Je comprends... ».
Aimerez-vous le jeu ? Rien n’est moins sûr. Vu son prix actuel, le moins qu’on puisse dire est que le titre ne laisse pas indifférent ses acquéreurs. J’ai envie de dire ici (au risque de m’attirer les foudres d’un public de fans) qu’il s’agit d’un jeu pour les hardcore gamers : sa couleur, propre à l’univers manga-anime, ses niveaux relativement courts, ses nombreux bosses frappés de gigantisme, et surtout, son système de tirs combinatoire et évolutif particulier confèrent à « l’expérience » Radiant Silvergun une originalité propre, marquée au premier chef par une jouabilité plutôt complexe.
Jugez par exemple de (l’excellent) développement d’ailleurs illustré qui s’intitule sobrement « Système de jeu » sur l’article de Wikipédia qui est consacré à Radiant Silvergun au moment où j’écris ces lignes... (Compte tenu de la volatilité de l’encyclopédie libre, je me permets d’en faire ici une petite capture et de rendre hommage au passage à l’auteur du graphique (et du texte ?), dont l’œuvre mérite d’ailleurs d’être connue par les amateurs de jeux vidéo rétro : un grand merci, Bouchette63 !... )
Enfin, les bienheureux se feront une idée par eux-mêmes... Que vous soyez collectionneur, amateur de jeux anciens ou passionné de jeux de tir, pour ne pas mourir idiot, que ce soit sur Xbox ou sur Saturn, vous vous devez de l'essayer au moins une fois. Nul ne peut prédire le reste...
Une expérience de jeu unique...
Pour un article complet qui fait la critique du jeu (en Anglais), vous pouvez voir ici (c’est la source de l’illustration de la jaquette).
