Au tournant des années 1970-1980, en effet, David Crane, Larry Kaplan, Alan Miller et Bob Whitehead programment à eux-seuls les jeux qui réalisent près de la moitié des ventes d’Atari. Contrairement à cette société qui partagent mal les bénéfices matériels et immatériels de son succès avec les programmeurs, Jim Levy entent appliquer au développement de jeux les canons de l’industrie du disque. Il effectue en particulier la promotion à la fois des développeurs et de leur création : ceci se remarque pendant la première moitié des années 1980 au nom du (ou des) programmeur(s) qui figure(nt) sur les jaquettes des logiciels édités par Activision, et à une page entière des manuels d’instructions qui leur est dédiée. Tout en subissant un procès de la part d’Atari (résolu fin 1982), Activision diversifie les cibles de ses développements et se tourne, notamment, vers les ordinateurs familiaux (Apple II, Commodore 64, ZX Spectrum...) dont le marché est alors en pleine expansion. En 1982, la société publie le titre Pitfall! : celui-ci, considéré comme le premier jeu de plate-formes au monde, devient rapidement un succès international et il est adapté sur à peu près tous les systèmes de jeu existants. En 1983, Activision réalise 159 millions de dollars US de chiffre d’affaire[1]. Certains jeux qu’elle édite sortent sous d’autres labels, là encore conformément aux pratiques des maisons de disques : « Electric Dreams Software », « Gamestar », ou « Triple Six ».
En 1984, Alan Miller et Bob Whitehead créent le studio Accolade (le premier est l’auteur du jeu Law of the West).
En juin 1986, encore à l’initiative de Jim Levy, Activision fusionne avec Infocom, alors le plus grand éditeur de jeux d’aventure textuels (ou de « fiction interactive »). Mais le genre souffre à la fois de l’absence de graphismes et de l’apparition de nouvelles interfaces plus intuitives pour conquérir de nouveaux publics. En 1986, Michel Levy est remplacé par Bruce Davis, qui était opposé à cette orientation. Ce dernier veut qu’Activision se tourne vers le développement d’autres applications que les jeux. Il renomme alors la société en Mediagenic, le nom « Activision » n’étant plus qu’une marque parmi d’autres. La nouvelle politique entraîne incidemment la fermeture d’Infocom, en 1989, après plusieurs années de pertes financières. Elle s’avère finalement être un échec : acquise par un groupe d’investisseurs extérieurs, Mediagenic change une nouvelle fois de direction et remplit le chapitre 11 de la loi de protection contre les faillites. Reformée dans l’État du Delaware fin 1992, la société reprend le nom d’Activision et déplace ses locaux en Californie du sud.
Revenu à ses objectifs initiaux, le nouvel Activision effectue plusieurs acquisitions de studios de développement et d’éditeurs tiers de moindre importance, à la fin des années 1990 et au début des années 2000, avant de fusionner avec Vivendi Games en 2007 (Vivendi étant devenu actionnaire majoritaire). Aujourd’hui nommée « Activision Blizzard », la société continue de commercialiser ses jeux en ligne et pour consoles (dont le célèbre Guitar Hero). Ses principales ressources découlent de l’exploitation de franchises de jeux, en particulier celles de Blizzard (Diablo, Warcraft, et surtout le MMORPG World of Warcraft).
1. Ludographie
- Fishing Derby (1980)
- Skiing (1980)
- Freeway (1981)
- Ice Hockey (1981)
- Kaboom! (1981)
- Stampede (1981)
- Barnstorming (1982)
- Chopper Command (1982)
- Pitfall! (1982)
- River Raid (1982)
- Robot Tank (1983)
- Ghostbusters (1984)
- H.E.R.O. (1984)
- Pastfinder (1984)
- Pitfall II: Lost Caverns (1984)
- Ballblazer (1985)
- Hacker (1985)
- The Great American Cross-Country Road Race (1985)
- Aliens: The Computer Game (1986)
- Labyrinth (1986)
- F-14 Tomcat (1988)
- Ocean Ranger (1988)
- The Last Ninja (1988)
- Die Hard (1989)
- Ghostbusters II (1989)
- James Clavell's Shōgun (1989)
- MechWarrior (1989), et ses suites
- Shanghai: Triple-Threat (1994)
- Classic Text Adventure Masterpieces of Infocom (1996)
- Nightmare Creatures (1997)
- Quake II (1997)
- Interstate '76 (1997)
- Zork: Grand Inquisitor (1997)
- Battlezone (1998)
- Civilization: Call to Power (1999)
- Tony Hawk's Pro Skater et ses suites (1999-)
- Spider-Man (2000)
- Vampire: The Masquerade – Redemption (2000)
- Wolfenstein: Enemy Territory (2003)
- Vampire: The Masquerade – Bloodlines (2004)
- Call of Duty (2004)