Le nom Loriciels est directement inspiré par le micro-ordinateur Oric 1, particulièrement populaire en France en 1983, et pressenti par les créateurs de la jeune société comme la meilleure plate-forme pour commercialiser des jeux : les premiers titres de Loriciels sont donc édités pour Oric 1, puis pour Atmos, et —dans une moindre mesure— pour leur concurrent également britannique, le ZX Spectrum. Ces jeux de la « première époque » comprennent surtout des adaptations libres de jeux d’arcade (Crocky, Intertron ...) et des jeux d’aventure (Le manoir du docteur Genius, Le mystère de Kikekankoi ...) C’est cependant un jeu original d’action-aventure, développé par Louis-Marie Rocques et publié en 1984 sous le titre de L’Aigle d’or, qui établit vraiment la renommée de l’éditeur, déjà remarqué pour Le mystère de Kikekankoi. Loriciels peut en outre s’appuyer sur les critiques élogieuses du premier magazine français consacré au jeu vidéo, Tilt (L’Aigle d’or reçoit du magazine le prix Tilt d’or 1985 dans la catégorie « meilleur jeu d’aventure »). L’Aigle d’or est adapté pour Thomson MO5, et marque aussi le début des publications de Loriciels pour les micro-ordinateurs français MO* / TO* (il est, avec Infogrames, un des deux piliers qui ont soutenu ces machines dans le domaine vidéo-ludique).
À partir de 1985, l’éditeur commercialise également des jeux pour Amstrad CPC (ce dernier remplace peu à peu l’Oric dans son catalogue) : parmi les titres publiés pour cette plate-forme, il faut retenir Sapiens (également disponible pour Thomson), Mata Hari (1988, également disponible pour Atari ST), ou encore les très français Billy la Banlieue (1986) et Billy la Banlieue 2 (1987).
À partir de 1987, Loriciels publie également des jeux pour Atari ST. La société parvient en outre à exporter avec un certain succès (et avec des volumes de ventes plus importants) certains de ses titres de la seconde moitié des années 1980 et du tout début des années 1990 (Mach 3, en 1987, ou Tennis Cup, en 1990). Dans le même temps, Loriciels soutient en les distribuant les jeux de la jeune société Silmarils, fondée en 1987 par Louis-Marie Rocques et par son frère, André.
Cependant, l’augmentation progressive des coûts de développement sur ordinateurs 16 bits, l’éphémère durée de vie des plate-formes sur le marché, et la concurrence internationale mettent à mal les finances de l’entreprise. En 1989, Marc Bayle quitte Loriciels pour se consacrer à une nouvelle société d’édition qu’il a créée. En 1990, Loriciels devient Loriciel pour tenter de résoudre ses problèmes financiers. En 1992, la société est placée en redressement, puis liquidée : ainsi s’achève la vie d’un des éditeurs français les plus emblématiques de l’époque des « 8 bits ».