Il est sorti à l’époque où Sega révolutionne tout simplement le jeu vidéo en introduisant la 3D « temps réel » dans les salles d’arcade, soit au début des années 1990... Les premiers titres qui résultent d’une telle innovation, c’est-à-dire la série des Virtua xxx —notez bien que le xxx, c’est moi qui l’ajoute pour que vous compreniez bien que je parle d’une série de jeux et non d’un seul : il n’y a aucune pornographie ici— se distinguent par l’absence de textures, limites du hardware de l’époque obligent, procurant des visuels lisses et nets généralement servis par une jouabilité nerveuse (voire endiablée)...
À l’échelle de l’histoire du jeu vidéo, cependant, un hit comme Virtua Racing est déjà vieux, vieux, vieux en 1995, soit quelques années bien pesées après sa sortie et à l’exact moment où il est «adapté» sur Saturn : en fait, le jeu a même déjà été adapté deux fois par Sega sur ses machines domestiques : d’abord sur sa console 16 bits, la Megadrive (beurk), puis plutôt brillamment sur l’infortunée CD32X.
L’adaptation sur la troisième console grand public de la firme au hérisson —qui est la troisième (et dernière) du jeu sur une machine produite par son éditeur originel— est paradoxale à plus d’un titre. Elle arrive relativement tôt dans l’histoire de la console aux anneaux (sic) et devait vraisemblablement constituer une exclusivité faisant la promotion de la machine. Curieusement, par quelque caprice commercial, elle n’est pas développée par un studio japonais... Et encore moins par Sega... Non, c’est hélas Time Warner Interactive qui s’en charge... Alors, loin de la réputation pixel perfect qui caractérise d’autres titres de salle adaptés sur la console japonaise, le Virtua Racing de la Saturn est naturellement... différent de la version originale.
En ce qui concerne les graphismes, si le portage souffre —à nouveau— sur le plan technique (les lignes droites sont «en escalier», les décors paraissent plus dépouillés et le clipping est omniprésent...), il faut néanmoins saluer une réalisation à peu près honorable... Mais une réalisation qui ne parvient cependant pas à égaler la version 32X sur tous les autres points !
La version pour Saturn possède une jouabilité différente ! Celle-ci, que Segagadomain compare gentiment en Anglais dans le texte à une massive pile of steaming poo[1], est inexplicablement éloignée de l’arcade : il semblerait que les développeurs aient tenté d’apporter au jeu une pseudo dimension «simulation» (c’est beaucoup dire !). Tout cela disparaît sous les carences de l’animation (limitée à 20 fps) et blesse carrément le côté arcade en poussant inexorablement le joueur à la comparaison avec certains jeux américains contemporains sortis sur PlayStation... Faut-il l’écrire ? Une telle comparaison ne fait évidemment pas honneur à VR !
Au final, l’adaptation de 1995 pourra encore amuser les nostalgiques, surtout s’ils possèdent un volant. Elle n’est certainement pas LE Virtua Racing —c’est-à-dire la reproduction du chef d’œuvre que tous les fans étaient en droit d’attendre de la part de Sega sur leur console bien aimée ! Que les Segaistes se rassurent (ou qu’ils s’attristent) : il faut aussi signaler que l’adaptation du jeu sortie bien après pour PS2 n’est pas vraiment supérieure à celle-ci...
Le jeu pour SS contient les trois circuits originaux (ou peu s'en faut) et sept circuits supplémentaires...
Jeu en version japonaise NTSC, complet en version d’origine (1995) dans son boîtier d’origine, avec CD-ROM, jaquette, et notice, en excellent état (sans spin card).
