Offrant des graphismes éblouissants, aux sprites immenses et à l’animation soignée, le jeu ressemble à première vue à s’y méprendre à un beat’em up / slash’em up, voire à un beat’em all auquel on aurait ajouté un défilement latéral, plutôt qu’à un jeu de rôle pour console. C’est là la principale originalité du jeu et une de ses forces : en effet, les scènes de combat se jouent comme dans un jeu d’action en 2D, combos comprises, ce qui peut décevoir les amateurs du genre Console RPG mais ravira les autres joueurs, ou en tous cas ceux qui sont peu appréciateurs du tour par tour traditionnel japonais. Princess Crown reprend et raffine les principes d’Ys III en utilisant au mieux les possibilités offertes par le matériel (il aurait servi d’inspiration à Valkyrie Profile). Pour le reste, on retrouve la carte, l’inventaire, la gestion des possessions (y compris de la nourriture), les auberges, les marchands, les villages et les donjons caractéristiques des jeux de rôle.
Princess Crown possède un scénario intéressant (tout en Japonais, mais pour lequel plusieurs traductions, partielles ou intégrales et aides de jeu sont disponibles —voir par exemple ici).
Ce dernier, sans être original —il offre même une progression relativement linéaire, avec des quêtes classiques de type « aller-retour », qui peuvent être considérées comme répétitives—, propose au joueur de contrôler les mouvements d’une jeune princesse, orpheline de sa mère. Mais la jeune héroïne n’est pas, pour une fois, une victime innocente : plutôt une sorte d’amazone en armure qui veut découvrir la vie hors de la cour et bannir le Mal de son royaume à la force de l’épée. Sur cette trame de fond viennent se greffer de nombreux puzzles à résoudre (ils s’intercalent entre les scènes de combat) et de nombreux clins d’œil au genre du conte de fée, entraînant quelques découvertes qui sauront surprendre tout un chacun. L’ambiance demeure résolument classique : elle est celle des histoires pour enfants, avec sorcières, dragons, méchants, chevaliers, etc. Elle parvient cependant à susciter une immersion empreinte de nostalgie, et c’est ce qui captive dans ce titre.
Enfin, les musiques collent parfaitement à l’action et les bruitages sont de qualité, ce qui fait, au final, un jeu culte, qui n’est certes pas sans défauts, mais qui ne laisse pas insensible. Princess Crown nécessiterait au total un peu plus d’une vingtaine d’heures pour pouvoir être achevé avec le premier personnage, la princesse Gradriel. Trois personnages supplémentaires peuvent alors être successivement débloqués (Edward, Portgus et Properpine) : ils possèdent chacun leurs propres quêtes, qui nécessiteraient une vingtaine d’heures de plus au total.
Princess Crown est, depuis sa sortie en 1997, un jeu recherché, ce qui l’a rendu rare et onéreux, même au Japon et même dans sa réédition satakore.
Jeu de collection en version japonaise NTSC Satakore (réédition), complet dans son boîtier d’origine avec 1 disque CD-ROM, jaquette, et notice à l’état de neuf (sans spin card). Titre rare et recherché.